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L46 est allongé sur sa couchette. Encore quelques semaines avant la relève.
Il a utilisé ses panneaux solaires pour s’orienter vers le point L4 de Lagrange. Il y a deux points L4 et L5. Ils sont dans l’espace entre la S3 et son satellite.
S0, le soleil comme disent les habitants de cette planète (S3) est en pleine effervescence comme tous les 11 ans. Il s’est calé sur la chronologie de S3 pour mesurer le temps.
C’est curieux, toutes les planètes habitables ont des jours de l’ordre d’une rotation sur elles-mêmes. Et se rapprochent de celles de S3 entre 1,5 et 3 fois la vitesse de rotation.
Pendant cette mission de « trois » ans (S3) il a eu le temps d’apprendre les diverses langues de cette planète.
Elle est habitable.
Peut-être trop de polluants dans l’atmosphère, mais de l’eau en quantité impressionnante.
Évidemment pour S5 c’est moins facile, deux satellites tournant en sens rétrograde au moins pour l’un. Donc des points d’équilibres complètement aléatoires.
Mais S3 n’a qu’un satellite et donc que deux points ‘équidistants’, quantiques, de part et d’autre de l’axe entre S3 et S3.01
Il sait que son vaisseau est trop loin de la surface de S3 pour être repéré.
Son navire tourne sur lui-même régulièrement pour que toutes les faces soient exposées au S0 et n’entraînent pas de surchauffe d’un côté ou de l’autre.
Il branche la radio... Il écoute comme cela les habitants. Selon sa position, il passe du Russe à l’Espagnol. Ou d’autres langues. Il ne sait plus combien de langages il a emmagasiné...
Il a hâte de rentrer.
L4 sera son point de sortie, L5 est réservé au collègue venus prendre sa place.
Il compte les jours sur son organiseur. Il a oublié de faire ses exercices pour le garder en bonne forme. Il s’y met.
Avec comme d’habitude, avec lui, son masque à oxygène et la bombe de mousse anti dépressurisation.
Il sait qu’à cette distance de la planète, il y a peu de risques d’être touché par un débris de satellite, mais c’est une sécurité.
D’ailleurs, un petit bruit comme des grains de sable qui frappent la coque le mettent en alerte. Un nuage de micrométéorites.
Récupère l’eau de la transpiration pour le recyclage.
Trois ans (de S3) qu’il est en mission... Envie de retrouver sa siamoise. De prendre un grand moment de bonheur avec elle avant de repartir.
Et un grand crac qui fait trembler son vaisseau. Un morceau plus grand que les autres a traversé les coques, quadruples.
L46 bondit. Un coup de bombe pour déterminer où est le point d’entrée et de sortie du caillou.
De traces voltigent vers les orifices. Et en y arrivant, coagulent. Mais la pression est trop forte, ou les trous trop gros. Et l’un passe par une des consoles informatiques... Une partie, importante, du vaisseau est endommagée.
Il fonce en traînant ses bouteilles de secours d’air comprimé vers l’ŒUF dans le quel il s’insère.
Celui-ci, à l’arrière de l’appareil ne semble pas atteint. Il programme la destination. L4. Lance les propulseurs ioniques.
Calcul rapide : 15 jours.
Pas de solutions, il n’a pas d’oxygène en quantité suffisante.
Avant de tenter de se mettre en hibernation, enregistrement encéphalique. Ce que les gens de S3 ont nommé TMS.
Si on le retrouve, on pourra extraire son esprit et le mettre dans un clone de son corps. Il se souvient que c’est déjà la seconde fois que ça lui arrive.
Il s’allonge. Pour minimiser sa consommation d’oxygène, prend un hypnotique léger. Et commence à rêver...
Sa siamoise... Les moments de bonheur partagés. Et part dans un sommeil profond. Et mortel.
L’équipe de L4, (de l’autre côté du L4 de S3), de sa planète d’origine le récupère.
Son esprit est stocké sur des mémoires importantes.
Il faut l’injecter dans un de ses doubles...
Sa siamoise est près de lui, allongée sur un canapé de leur centre médical.
Elle est sereine, cela fait déjà longtemps qu’elle patiente. Il va revenir. Plus jeune, plus beau.
Elle se sent vieillir, pas de clone pour elle. Elle n’est pas en service actif.
Elle va lui demander de cesser ces surveillances qui les séparent.
Elle veut partir avec lui, dans le nord de leur Terre, savourer le froid. Et se réchauffer ensuite, mutuellement !
(À suivre)
L46 est allongé sur sa couchette. Encore quelques semaines avant la relève.
Il a utilisé ses panneaux solaires pour s’orienter vers le point L4 de Lagrange. Il y a deux points L4 et L5. Ils sont dans l’espace entre la S3 et son satellite.
S0, le soleil comme disent les habitants de cette planète (S3) est en pleine effervescence comme tous les 11 ans. Il s’est calé sur la chronologie de S3 pour mesurer le temps.
C’est curieux, toutes les planètes habitables ont des jours de l’ordre d’une rotation sur elles-mêmes. Et se rapprochent de celles de S3 entre 1,5 et 3 fois la vitesse de rotation.
Pendant cette mission de « trois » ans (S3) il a eu le temps d’apprendre les diverses langues de cette planète.
Elle est habitable.
Peut-être trop de polluants dans l’atmosphère, mais de l’eau en quantité impressionnante.
Évidemment pour S5 c’est moins facile, deux satellites tournant en sens rétrograde au moins pour l’un. Donc des points d’équilibres complètement aléatoires.
Mais S3 n’a qu’un satellite et donc que deux points ‘équidistants’, quantiques, de part et d’autre de l’axe entre S3 et S3.01
Il sait que son vaisseau est trop loin de la surface de S3 pour être repéré.
Son navire tourne sur lui-même régulièrement pour que toutes les faces soient exposées au S0 et n’entraînent pas de surchauffe d’un côté ou de l’autre.
Il branche la radio... Il écoute comme cela les habitants. Selon sa position, il passe du Russe à l’Espagnol. Ou d’autres langues. Il ne sait plus combien de langages il a emmagasiné...
Il a hâte de rentrer.
L4 sera son point de sortie, L5 est réservé au collègue venus prendre sa place.
Il compte les jours sur son organiseur. Il a oublié de faire ses exercices pour le garder en bonne forme. Il s’y met.
Avec comme d’habitude, avec lui, son masque à oxygène et la bombe de mousse anti dépressurisation.
Il sait qu’à cette distance de la planète, il y a peu de risques d’être touché par un débris de satellite, mais c’est une sécurité.
D’ailleurs, un petit bruit comme des grains de sable qui frappent la coque le mettent en alerte. Un nuage de micrométéorites.
Récupère l’eau de la transpiration pour le recyclage.
Trois ans (de S3) qu’il est en mission... Envie de retrouver sa siamoise. De prendre un grand moment de bonheur avec elle avant de repartir.
Et un grand crac qui fait trembler son vaisseau. Un morceau plus grand que les autres a traversé les coques, quadruples.
L46 bondit. Un coup de bombe pour déterminer où est le point d’entrée et de sortie du caillou.
De traces voltigent vers les orifices. Et en y arrivant, coagulent. Mais la pression est trop forte, ou les trous trop gros. Et l’un passe par une des consoles informatiques... Une partie, importante, du vaisseau est endommagée.
Il fonce en traînant ses bouteilles de secours d’air comprimé vers l’ŒUF dans le quel il s’insère.
Celui-ci, à l’arrière de l’appareil ne semble pas atteint. Il programme la destination. L4. Lance les propulseurs ioniques.
Calcul rapide : 15 jours.
Pas de solutions, il n’a pas d’oxygène en quantité suffisante.
Avant de tenter de se mettre en hibernation, enregistrement encéphalique. Ce que les gens de S3 ont nommé TMS.
Si on le retrouve, on pourra extraire son esprit et le mettre dans un clone de son corps. Il se souvient que c’est déjà la seconde fois que ça lui arrive.
Il s’allonge. Pour minimiser sa consommation d’oxygène, prend un hypnotique léger. Et commence à rêver...
Sa siamoise... Les moments de bonheur partagés. Et part dans un sommeil profond. Et mortel.
L’équipe de L4, (de l’autre côté du L4 de S3), de sa planète d’origine le récupère.
Son esprit est stocké sur des mémoires importantes.
Il faut l’injecter dans un de ses doubles...
Sa siamoise est près de lui, allongée sur un canapé de leur centre médical.
Elle est sereine, cela fait déjà longtemps qu’elle patiente. Il va revenir. Plus jeune, plus beau.
Elle se sent vieillir, pas de clone pour elle. Elle n’est pas en service actif.
Elle va lui demander de cesser ces surveillances qui les séparent.
Elle veut partir avec lui, dans le nord de leur Terre, savourer le froid. Et se réchauffer ensuite, mutuellement !
(À suivre)
OMG Scapa is baaaaack !!!
RépondreSupprimerBack ! pas Black.... ;)
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