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dimanche 10 décembre 2017

Il y est !

Il y est !

Son guide lui fait signe de le suivre. Le contraire eu été surprenant.
Donc il le suit. Le sol est raboté, et de temps à autre le bruit d’une navette.
Il se met à la hauteur de son guide.
“Vous ne m’avez pas viré, pourquoi ? 
— Je vous ai repéré, un des rares à avoir un geste gentil, courtois, envers moi.
Les autres m’ignorent, je suis transparent pour eux, un élément du décor. Alors, vous voulez visiter ? Je serais votre guide !
— Vous parlez un français parfait. Vous l’avez appris où ?
— Mais ici, en France. La troisième ou quatrième génération. J’ai même été à l’école jusqu’au bac et une année de licence de langues étrangères appliquées…
— Vous ne ressemblez pas aux autres, ceux qui font la manche…
— Oui ceux de l’Europe de l’Est ! Je sais.
— Et pourquoi me montrer tout cela ?” 
En désignant cette grotte immense, mais vide. Scintillant de tous ses feux, sous les lampes LED.
Quelques piquets rouges, doivent signaler des zones dangereuses.
«  Vous êtes un ‘fouille-cerveau’, je vous ai étudié depuis plusieurs mois. Vous ne regardez pas les autres comme ‘les normaux’. Vous tentez de les comprendre. Et ce n’est pas facile. J’ai noté votre tenue vestimentaire, très ‘ordinaire’, mais on sent la qualité. Votre voiture. Elle est rare ici !
Et le contenu de votre chariot. Vous ne semblez pas avoir de soucis majeurs pour vivre bien.”

Ludwig sent que l’autre, cet inconnu, le perçoit bien mieux que certains croisés dans son super marché.

Il n’insiste pas.
« Et nous allons où ?
— À notre poste de central. Je sais que vous garderez le silence sur ce que vous verrez ou devinerez…
— Sinon ?
— Il n’y a pas de sinon, pas de menaces contre vous ou vos proches. Nous savons que vous avez une certaine intelligence dans vos choix. Et puis, qui vous croirait ? »
Ludwig se sent “remis” à sa place…
Ils avancent, au rythme de Ludwig.
L’air est étonnamment sec. On pourrait être en plein désert, le Sahara par exemple. Un léger courant de vent.

Au détour d’une petite galerie, une autre salle, de dimensions modestes, avec des humains, uniquement des femmes, sur des couchettes, avec des casques de réalité augmentés. Et des perfusions. Pas mal d’écrans, de consoles, surveillées par d’autres femmes.
Là, son guide lui fait signe de garder le silence.
Il le laisse regarder tout ce qu’il veut, puis lui fait signe de ressortir. 

Un peu plus loin, il fait une petite pause.
«  Monsieur, vous venez de voir nos pilotes… Les femmes sont plus aptes que les hommes, pour envisager le futur… Alors, nous sommes les bras armés et elles, les intelligences. Et ça marche très bien.”
Ludwig a le cerveau qui travaille dur.
“Envisager le futur ?”
“Exactement ! Le déterminer.
Entre toutes les routes, elles essayent de nous guider vers la moins mauvaise. Celle où les conflits, la pollution, disparaissent. Nous avons besoin de cette terre en bon état, et ce n’est pas évident, hélas.”
“Vous ? Votre groupe est nombreux ? 
— Oui, nous cherchons depuis des millénaires, nous ne sommes plus qu’un ou deux millions. Pourtant, il y a quelques dizaines de milliers d’années, nous avions laissé une colonie, sur votre planète. Elle a disparu. La seule trace que vous trouvons est dans les chromosomes mitochondriaux, chez certaines femmes. Il y a — je crois — sept groupes initiaux — . Et l’étude de votre ADN, quand vous me laissez une pièce, montre que vous êtes dans un de ces groupes. Le premier. Comme votre compagne ou sa fille.
— Vous pouvez vous reproduire avec les Terriens ?
— Évidemment, nous sommes les premiers occupants avant l’Homo Sapiens… Qui descend de nous. Les fécondations croisées sont fréquentes !”

Ludwig a la tête qui tourne. 
“Non, personne ne croirait ce qu’il raconte”.


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