StatCounter

mardi 9 février 2016

Tome 5... Petit extrait !

Chapitre 7

Il n’y a pas eu de déception de part et d’autre. Elle dort en suçotant un coin de drap.
Il se sent détendu, retrouvé en lui-même.

En plongeant dans le sommeil, il se souvient d’un passage en Guyane. 
Un des hauts responsables de la SEP (Société européenne de propulsion), lui dit que les moteurs d’Ariane 1 explosaient sans prévenir. Effet Pogo : mise en vibration aléatoire de tout le système d’alimentation en comburant et carburant. Ludwig avait évoqué la possibilité d’ajouter de limaille d’aluminium, dans le comburant, de taille différente, pour casser ces vibrations… Ce directeur de la SEP, basé à Vernon, l’avait regardé en méditant… Rien exprimé. Mais un mois après il l’avait invité avec son amie de l’époque pour les faire dîner chez lui, leur présenter sa femme, et l’air de rien avait interrogé Ludwig sur son parcours. Ses connaissances en technologie. Sa mémoire.
L’examen a été favorable, car au moment du dessert il a déclaré, en lui donnant une pochette d’Air France, « voici vos billets aller/retour » jusqu’à Cayenne, une de mes secrétaires vous attendra à l’aéroport, et vous emmènera à ma maison qui sera libre pendant deux semaines pour les vacances de Noël. Cela vous tente ? La voiture sera à votre disposition et l’essence, vous aurez une carte Total, ainsi que les repas à domicile. 
OK ?
Ludwig avait regardé sa compagne de l’époque, un signe d’approbation.
La Guyane. Pays mythique pour lui. Un peu plus loin que la Grèce ou l’Espagne !
Il avait demandé : Pourquoi ?
— Le Pogo. Idée simple, résultat au-delà de nos espérances. Nous avons aussi prévu pour vous une visite VIP du centre de lancement à Kourou. Vous verrez, c’est peu ordinaire. Mais vous le méritez.
Et c’est ainsi que Ludwig avec son amie, se sont retrouvés dans un beau pavillon, dans le « quartier des missionnaires », avec à 18 h le camion pour pulvériser du DTT, contre les moustiques et la malaria, pendant deux semaines.
C’est là que Ludwig découvre les brochettes de queue de caïman, marinées au vin blanc avec des aromates. Un goût entre les cuisses de grenouilles et le poulet. Passé la première révulsion, il se rend compte que ce n’est pas mauvais !

Et des excursions.

Dont une remonté de fleuve (ou de rivière), la Conté, jusqu’aux premières cataractes. 48 h de bateau à fond plat.
En le chargeant avec le pilote et propriétaire, il apprend qu’ils ne seront que six. Eux deux et quatre journalistes.
Ils chargent des caisses de nourriture et des bouteilles de rhum !
Ludwig demande quels en sont les destinataires.
L’autre, le pilote, lui dit vous allez comprendre.

Et une découverte incroyable. Un petit fleuve ou une grande rivière, grise de boue, comme l’Amazone, des arbres gris aussi. Feuillage verdâtre. Des racines découvertes, plongeant dans l’eau. Des palétuviers. Le bateau ne va pas très rapidement, mais au bout de la journée ils auront fait entre trente et quarante kilomètres.

Et de temps en temps une tache bleue, au loin, un Morpho, papillon assez grand, aux ailes bleues métallisées, visible à 500 m.

La première nuit, ils l’ont passée dans une tente à quatre places, sur la seule île avant les cataractes, les autres dormants dans le bateau.
Ludwig a un début d’angine, mais elle passera dans la journée du lendemain.
Le lendemain, halte et découverte d’un campement de Hmong. Toute une portion de la jungle a été offerte à ces réfugiés Laotiens, du temps de Chirac, pour qu’ils s’y établissement. 
Et le résultat est magnifique. L’avenue principale est « La Rue de la Paix ».
Des maisons bien construites. Un petit bout de Normandie en pleine jungle.
Le terrain est défriché, des pelouses plantées, une école avec une « détachée » de l’éducation nationale (de Lille) pour trois ans, qui apprend le français à trois classes, les petits au milieu, les moyens à droite, les grands à gauche.
Et la prof leur apprend le français, eux lui apprennent le Laotien. Au tableau noir !
Ludwig fait des photos, hélas, en argentique. 
Et le rhum ?
C’est pour les touristes.
Vrai. Ils vident chaque jour une bouteille de « Ti Punch », ils ne ressentent pas les effets de l’alcool, la transpiration leur fait éliminer très rapidement ce toxique. Mais les moustiques, se risquant à prendre un peu de leur sueur, boivent et titubent avant de tomber à terre.

Ils reviennent à la base de départ, reprennent leur voiture, direction leur « maison ». Grandes douches, et dodo.


A suivre !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire qui sera en ligne rapidement !
Après validation bien évidement....