Deux coups de sirènes
se font entendre. Un accident sur la route. C’est le signal de rappel des
pompiers bénévoles, qui laissent tout en plan et foncent vers la caserne.
Ludwig a une petite
bouffée d’angoisse, car les voitures des pompiers vont vers la grande ville,
celle où sont parties les deux femmes. D’ailleurs elles devraient être
rentrées.
Mais un coup de fil sur
son portable, rassure Ludwig. Un crétin a voulu les doubler dans une grande
courbe, Chang au volant de la Mercedes l’a laissé passer, puis il a perdu le
contrôle de sa voiture. Un pneu explosé.
Tombé dans le ravin à
droite, en passant au dessus du parapet...
C’est Ambre qui a prévenu les secours.
Eux n’ont rien. Elle est d’ailleurs descendue avec précautions, mais l’état de
la voiture ne laisse pas de doute sur le sort de son conducteur. Ni de sa
passagère.
Complètement écrasée
par une chute de 10 ou 15 mètres, sur le toit, qui arrive presque au niveau des
roues...
Ambre est fatiguée de
ces morts violentes autour d’eux. Chang n’est pas descendue dans le ravin, mais regarde et
voit l’étendue des dégâts. Elle est toute pâle.
Et Ambre se dit, que ce
soir, deux familles vont pleurer, soit dans le village, soit dans une des
fermes autour.
Elles reviennent
lentement. Tristement.
Remontent le chemin qui
mènent à la maison.
Les « z’hommes »
notent leur air triste. Leur demandent si elles ont vu l’accident qui a
déclenché les secours.
— Oui, il nous a doublé
à fond. Avec sans doute sa copine, à coté de lui. Et perdu le contrôle de la
voiture. Passé par dessus bord, là où le Roubion fait une espèce de piscine
naturelle.
— Pas de survivants ?
— Ça me surprendrais
fortement. La bagnole s’est écrasée sur le toit.
Un moment de silence,
de recueillement.
Ludwig leur sert de l’eau
fraiche. Elles sont déshydratées.
Une 4L de la
gendarmerie remonte la route, et s’arrête derrière la Mercedes. Deux hommes en
descendent et se dirigent vers Ludwig.
— Vous êtes au courant
de l’accident qu’il a eu lieu, avant Francillon ?
— Oui, voilà deux
témoins directs, en désignant Ambre et Chang.
L’un des deux hommes,
le gradé, prend à part Ludwig.
— Ce sont des amis ?
— Non, des membres de
ma famille, mon fils et sa femme, et mon petit fils, pourquoi ?
— Nous avons reçu une
note de la SCEI, nous demandant d’être vigilant, de vous protéger, en cas de
besoin.
« Et il me semble
que ça soit la cas. La bagnole n’a pas plongée toute seule dans le ravin, elle
a reçu une balle dans le pneu avant droit. Ça l’a fait partir dans le décor, à
droite. Pile dans le petit ravin.
« Nous l’avons
remarqué immédiatement. Comme la Mercedes et cette voiture, se ressemblaient
beaucoup, de loin, je me suis demandé si vous n’aviez pas été la cible d’un
tireur, un sniper, assez distant, mais mortellement précis. Sauf qu’il se
serait trompé de voiture.
— Je présume, mon
colonel, que je n’ai pas besoin de mentionner les témoins. Cela vous convient ?
D’autant que le téléphone qui a alerté les secours était en mode invisible.
Mais si ce n’est pas le petit fils du maire, c’est peut être votre famille qui est
visée, possible ?
— Non je ne crois pas,
ici tout le monde me connaît depuis plus de 50 ans. Cherchez s’il y a une
nouvelle tête dans le coin. Prévenez les autres brigades. D’ailleurs cela me
fait penser à la bombe qui a explosé hier au Poët. Quoique là, ça me semble un
accident.
— Mon colonel, je vous
laisse, bonne retraite, mais soyez prudent. Vous avez un permis de port d’arme,
prenez-là avec vous. Ici ce n’est pas Paris, mais quand même ! Prudence.
Et les deux gendarmes
repartent.
(En collaboration avec Anto Sass... de blog à glog !
http://www.antosass.com/2015/03/boule-de-neige-sur-tas-de-charbon.html )
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