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jeudi 15 septembre 2016

La fête de l'Aïd (2)


Jeudi 15 septembre 2016

Je reprends le texte précédent, une amie m’ayant dit qu’il est trop court !

Je lis la presse internationale... Je me «cultive»... Et je cherche la signification de la fête de l’Aïd...

Mes réponses sont le résultat de mes réflexions. Et tant pis, je ne me ferais pas que des amis...

Résumons la fête : Ibrahim (Abraham chez les juifs) doit tuer son fils en signe d’allégeance à son Dieu...
Ce fils est déjà assez grand pour avoir trouvé la Foi... Il accepte d’être égorgé.

Ça c’est la légende ou le texte officiel...
Si ça vous convient, retourner à une activité saine.

Mais certains d’entre vous savent que j’ai quelques vagues notions de psychanalyse...
Dans la nuit de dimanche à lundi, je pensais à cette histoire !
Et si on la regardait sous un angle « d’interprétation analytique » ?
Un peu (modestement) comme l’analyse de la Gradiva de Jensen ?

Depuis Freud, ses successeurs ont bien étudié ce texte. Le concept de « textanalyse » repose sur l’idée qu’une production littéraire peut être revue sous l’angle d’un analyste…

Ah ! Là, on va réfléchir...

Vous savez tous (pour avoir lu la Trilogie de l’Hôpital de Montjoie (Kindle ou papier…)) que j’évoque l’Inconscient qui se moque joyeusement de la réalité. 
La « Négation » par exemple renverse les valeurs, fait prendre le blanc pour le noir, la « condensation » agrège deux ou trois histoires en une seule. Le déplacement permet de diriger une pulsion (par exemple) d’un certain but vers une autre. Ou un visage, un être humain, transfiguré en un autre… J’en parle longuement dans le Tome 2, dédié à un rêve sous TMS…

Et en laissant mes idées flotter, comme en écoutant les Rêves d’un patient, il me semble avoir trouvé, vu, plusieurs directions...

1) cette histoire d’Ibrahim, est un décalque de celle d’Abraham.
Là, on ne peut rien dire ! Un simple copié/collé ! Modulo les coutumes de ces époques…

2) que cette légende soit ancienne, recopiée plus ou moins in extenso, n’enlève rien à ma réflexion ! Ni au respect que j’ai pour mes amis ou relations, qui sont croyants.

3) Il y a un phénomène psychique humain nommé «Complexe» d’Œdipe... 

Vous savez, ce jeune bébé envoyé par son père, pour y mourir dans une montagne, pas loin de Thèbes... Car il y avait un présage à la naissance de cet enfant : ce roi serait tué par son fils... Sa mère obtint qu’il soit abandonné en pleine forêt, les chevilles percées pour l’accrocher à un arbre, et là (classique, me direz-vous) il fut sauvé, nourri, par des bergers (ou un couple royal, l’histoire n’est pas précise..), il grandit, voyage, devient «fort»... Le nom « Œdipe » veut d’ailleurs dire « pieds enflés ».

Or à l’époque, une vilaine méchante bête bouffait ceux qui passaient devant sa tanière…

Le Sphynx. 
Qui posait des questions au voyageur. Mais si celui-ci ne donnait pas la bonne réponse, il était croqué illico !
Désagréable, non...

Cette bestiole, outre de grignoter les voyageurs, dévastait les champs.

Le roi de Thèbes avait promis une belle récompense à celui qui tuerait ce Sphynx... 
Mais un jour, se promenant à cheval sur un chemin il tombe sur Œdipe, qui refuse de se prosterner et de se ranger sur le côté.
Grosse bagarre. Le fils tue le père en ignorant son identité.

Mais une fois défuncté, son frère offrit mieux :
La royauté et la main de la veuve du roi, à celui qui tuerait ce méchant Sphynx...

C’est ainsi que notre héros, ayant répondu aux questions du Sphynx («Qui marche à 4 pattes le matin, sur deux à midi, et avec trois le soir. »). La réponse est simple...

Donc notre Héros arrive à Thèbes avec la tête de la bestiole tenue par la main gauche. La droite restait libre pour utiliser son épée en cas de problèmes…

Il est acclamé comme il faut. Et apprends avec stupeur qu’il est nommé à la tête du royaume et épousera la veuve de l’inconnu qu’il a tué sur une route... Car les nouvelles vont vite.

Or il ignore sa filiation : la veuve «Jocaste» (encore appétissante, on se mariait de bonne heure à cette époque)... c’est sa mère !
Il a aussi une sœur plus jeune... Et a des enfants avec sa mère. 
Jusqu’au jour où une épidémie éclate à Thèbes…
Pour la soigner, Œdipe doit trouver celui qui a tué le roi Laïos (son prédécesseur dans le lit de Jocaste) et le punir…
Il découvre que c’est lui le parricide et qu’il couche avec sa mère !
Celle-ci apprend un jour, la vérité et se suicide en se pendant à une poutre de leur chambre à coucher (il y a d’autres versions)… Enceinte, le fœtus ballotant entre les jambes.
Bon c’est un peu glauque, mais à cette époque…

De désespoir Œdipe se crève les yeux, et avec Antigone, sa fille je crois... et part de Thèbes.

Longue introduction ! 

C’est pour mieux situer un des problèmes majeurs de l’humanité ! Le jeune humain désire sa mère, et pour l’obtenir, doit tuer son père... Le fameux problème œdipien...

Dans l’histoire, la légende, d’Ibrahim ou d’Abraham nous avons tous ces éléments, mais comme dit avant... Inversion, déplacement, condensation, un zeste de mystère, rien n’échappe à la puissance de l’inconscient.
Ici c’est le père qui doit (à la demande de Dieu), tuer son fils. Inversion de l’histoire.
Remplacé pile-poil par un agneau ou un bélier. La morale est sauve !

Il n’est plus question d’inceste (ouf) entre la mère et le fils (ouf).

Ce qui me surprend le plus, c’est que cette histoire est devenue un des piliers de plusieurs religions.
Mais l’analyse textuelle n’existait pas, il fallait faire passer un interdit par le biais d’un conte, devenu sacré.

J’espère ne pas avoir trop choqué mes amis croyants... Mais simplement qu’ils lisent ce petit texte et y réfléchissent...
Bonne journée !

PS  : pour ceux qui ne connaissent pas mes livres...  ?  La Trilogie


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